WNBR Montréal 2025

Montréal, le 12 juillet 2025 — Ce samedi après-midi, le centre-ville de Montréal a été le théâtre d’un événement aussi inattendu que militant : la World Naked Bike Ride, ou Cyclo Nu International. Plusieurs centaines de cyclistes, rollers et piétons — la plupart dans le plus simple appareil — se sont élancés depuis le Square Dorchester, dans une atmosphère festive, joyeusement provocante… mais résolument engagée.

“C’est notre peau contre le pétrole”

Peinture colorée, paillettes, slogans audacieux… mais aussi casques, gourdes et sourires : dès 12h30, la place se remplit dans une ambiance bon enfant. Certains peignent des slogans sur leur torse, d’autres customisent leurs vélos à coups de drapeaux écologistes.

« On est nus, oui, mais c’est pas pour choquer. C’est pour qu’on nous voie. Pour qu’on comprenne notre vulnérabilité sur la route et l’urgence climatique. »
explique Alicia, 32 ans, qui participe à sa 3e édition. Son ventre affiche en peinture verte : “Mon corps, mon carburant”.

L’art du corps comme langage

Dans un coin, un petit groupe d’étudiants de l’UQAM a organisé un atelier peinture corporelle. Le mot d’ordre : s’exprimer, revendiquer, s’amuser. Beaucoup de slogans sont en anglais : “Burn fat not oil”, “Less gas, more ass”. D’autres optent pour le silence, la simple nudité comme déclaration politique.

« C’est très libérateur. Moi je n’avais jamais osé. Et là, tu sens une vraie bienveillance. Pas de jugement. Juste du soutien, des regards curieux, mais pas lourds. »
confie Maxime, 27 ans, qui découvre la WNBR pour la première fois.

Galerie photo de paulmorrisdavidson

Un parcours urbain très suivi

À 13h, le convoi s’élance dans les rues du centre. Encadré par des policiers à vélo, acclamé par des passants étonnés mais souvent souriants. Rue Peel, boulevard René-Lévesque, Sainte-Catherine… Des groupes de touristes applaudissent, d’autres filment. Quelques automobilistes klaxonnent… parfois en signe de soutien, parfois d’impatience.

« On comprend que ça peut surprendre. Mais notre but c’est de rendre visibles les invisibles : les cyclistes, les causes environnementales, les corps différents. »
témoigne Nassim, 41 ans, père de deux enfants qui pédale… avec un casque de dinosaure sur la tête.

Une deuxième vague en nocturne

La version nocturne de la WNBR a pris le relais à 20h. Moins nombreuse, mais encore plus spectaculaire : guirlandes LED autour des cadres de vélo, lumières clignotantes, corps peints fluorescents. L’ambiance est plus posée, presque méditative, alors que les rues s’assombrissent.

« C’est comme une procession. On roule en silence. C’est très poétique, presque émouvant. On a l’impression d’être un peu hors du temps. »
raconte Julie, 45 ans, militante pour la mobilité durable.

Militantisme, écologie et acceptation de soi

Loin d’un simple happening folklorique, la WNBR est une revendication : pour le climat, contre la dépendance aux énergies fossiles, et pour une ville plus accueillante aux mobilités douces.

Mais c’est aussi, de l’aveu même des participants, un moment fort d’acceptation corporelle.

« Ce n’est pas sexuel. C’est politique, poétique, et profondément humain. »
souligne Mathieu, un habitué de la WNBR, visiblement ému.

Rendez-vous en 2026

L’organisation a déjà confirmé que la prochaine édition aura lieu le samedi 11 juillet 2026. De nombreux participants prévoient déjà d’y revenir, parfois en famille, comme Céline, 50 ans, venue avec sa fille de 18 ans :

« C’est une autre idée de la liberté. Et puis franchement, ça fait du bien de se sentir aussi libre… et utile. »

Conclusion :
La WNBR Montréal 2025 a une fois de plus tenu sa promesse : celle de faire du corps un outil de revendication, du vélo un symbole de transition, et de la ville un théâtre d’actions joyeusement subversives. Une nudité militante, assumée, qui met à nu les véritables urgences de notre époque.

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